Au cinéma Saint-André des Arts à Paris (dernière projection le mardi 27/10/2020)

En 2011, Catherine Réchard réalise un film sur l’architecture de la Maison d’arrêt de Rennes. Juste avant de lancer la diffusion de ce film, l’Administration pénitentiaire (AP) lui impose de flouter les visages des personnes filmées, y compris ceux des personnes détenues. La réalisatrice refuse de se conformer à cette injonction qui dénuerait, selon elle, le film de son sens. Frappée par l’arbitraire de cette demande, elle se posa alors une question ; le droit a-t-il sa place en prison ?
Quelques années plus tard, elle décide donc de se lancer dans la réalisation du film « Ai-je le droit d’avoir des droits » dont la dernière diffusion au cinéma du Saint-André des arts se tiendra mardi 27 octobre 2020 à 13h.
Tout au long du film, vous suivrez les histoires de Benoît David, Étienne Noël, Karine Laprévotte et Delphine Boesel, avocats pénalistes qui exercent en droit pénitentiaire et droit d’application de peines.
En suivant Karine Laprévotte, la caméra vous embarquera au plus près des parloirs avocats et des commissions disciplinaires. Le témoignage d’Etienne Noël vous plongera dans les origines de l’introduction des droits en prison et des premiers recours contre les décisions prises par l’Administration pénitentiaire.
Ce retour en arrière nous permet de constater que l’accès aux droits en détention a nettement évolué. En témoigne l’arrêt du 2 octobre 2020 du Conseil constitutionnel qui censure des dispositions du code de procédure pénale, au motif qu’elles n’offrent pas de voies de recours effectives contre les conditions de détention incompatibles avec les droits fondamentaux des personnes détenues.
En parallèle, une catégorie toute particulière de « professionnels du droit » est mise en lumière, celle des procéduriers. Perçus comme une « menace » par l’AP qui estime qu’ils « se concentrent plus sur les procédures que sur leur projet de réinsertion », ces derniers dépeignent la problématique du droit en prison avec justesse. Le film vous invitera à les suivre à l’intérieur des murs, où ils se retrouvent contraints d’entreprendre seuls des procédures juridiques et contentieuses pour faire valoir leurs droits, mais aussi à l’extérieur, comme avocats pénalistes engagés.
A travers son œuvre, Catherine Réchard nous montre surtout à quel point l’action de ces différents protagonistes, permet au droit d’exister au sein des lieux de privation de liberté.
Lorène du Crest, assistante de direction ANVP
Pour plus d’informations :
https://www.facebook.com/Ai-je-le-droit-davoir-des-droits–103077411303353