Film de Laure de CLERMONT-TONNERRE – GENRE : DRAME
USA/France 2019 1h36mn VOSTF – avec Matthias Schoenaerts, Bruce Dern… Scénario de Laure de Clermont-Tonnerre, Mona Fastvold et Brock Norman
Vous avez le temps cet été et vous aimez les bons films ? Alors ne manquez pas NEVADA ! Ce film, qui se passe ailleurs que chez nous, rejoint notre univers de visiteurs de prison.

Incarcéré dans une prison du Nevada, Roman n’a plus de contact avec l’extérieur, ni avec sa fille… Pour tenter de le sortir de son mutisme et de sa violence, on lui propose d’intégrer un programme de réhabilitation sociale grâce au dressage de chevaux sauvages. Aux côtés de ces mustangs aussi imprévisibles que lui, Roman va peu à peu réapprendre à se contrôler et surmonter son passé.
Pépite cinématographique que ce NEVADA né sous les auspices du festival de Sundance et dont Robert Redford lui-même est le producteur exécutif.
Connue comme actrice, Laure de Clermont-Tonnerre signe ici un premier long métrage à la frontière entre le film de prison et le western. Soucieuse d’authenticité, son NEVADA fut tourné dans les splendides paysages du Silver-State et les personnages secondaires sont d’anciens détenus issus de ce programme de réhabilitation par le dressage de chevaux sauvages.
La cinéaste livre un film très sensoriel, dans lequel on finit par ne plus savoir qui, des chevaux et des hommes, font le plus l’apprentissage de la patience et de la domination de leurs propres pulsions. Qui, du prisonnier insoumis ou du cheval sauvage, va apprivoiser l’autre ? Un lien fort se crée entre ces deux êtres soumis aux mêmes contraintes de privation de liberté, Roman dans sa prison et le mustang dans un enclos.
L’incarnation du personnage de Roman revient au talent impressionnant de Matthias Schoenaerts – le mot incarnation prenant ici tout son sens, tant le comédien parvient à cheviller à son imposante carrure physique une sensibilité grandissante –. Face à lui, le légendaire Bruce Dern (multi-primé dans le mémorable Nebraska !) est idoine en vieux bourru bienveillant.
Fort d’un découpage et d’un montage expressifs, NEVADA émeut beaucoup – parfois par le seul cadrage ! La question de la liberté est au cœur de son propos et le sublime, de la première à la dernière image.